Les chiffres clés des frontaliers belges

23/11/2020
Drapeau de la Belgique

 

La frontière franco-belge touche des départements des Hauts-de-France et du Grand Est, ouvrant la possibilité aux résidants français d’exercer leur activité professionnelle en Belgique. Les accords entre les deux pays facilitent ce mode de travail au travers du statut de frontalier, sous condition de respecter la réglementation, à savoir : résider dans un tracé de 20 kilomètres autour de la frontière et ne pas sortir plus de 30 jours par an de sa zone de résidence dans l’exercice de son métier.

Un statut qui attire de nombreux Français et pour cause : les salaires sont plus attractifs qu’en France et les offres d’emploi belges sont plus nombreuses que dans les Hauts-de-France notamment, offrant de réelles opportunités de carrière. Retour sur ces travailleurs et sur les atouts qu’offre la Belgique.

Transfrontaliers : qui sont ces travailleurs qui exercent une activité en Belgique ?

En tant que ressortissant européen, les conditions d’accès au marché de l’emploi belge sont facilitées. En effet, aucun permis de travail n’est nécessaire, il suffit de s’inscrire au service des étrangers dans la commune où votre future entreprise est située. Cette démarche permet d’obtenir la carte de ressortissant de l’UE valable sur une durée de 5 ans. De fait, de nombreux résidents français font des allers-retours quotidiennement entre la France et la Belgique pour y effectuer leur activité professionnelle.

En 2018, 23 700 résidants des Hauts-de-France exerçaient une activité salariale en Belgique, contre 6 900 salariés du Grand Est. 2/3 des frontaliers travaillent en Wallonie, région directement frontalière avec la France. Pourtant, le marché de l’emploi est plus dynamique en Flandre qui enregistrait jusqu’alors un taux de chômage deux fois moins élevé qu’en Wallonie.

Concernant les différents profils de travailleurs frontaliers, en Wallonie comme en Flandre, on relève surtout :

  • Des ouvriers issus de l’industrie manufacturière.
  • Des jeunes travailleurs du secteur tertiaire.
  • Des cadres exerçants dans les domaines de la santé et du commerce.

Bon à savoir : excepté en matière de protection sociale, le statut de frontalier n’existe plus à proprement parler sur le territoire belge. Ce dernier a été supprimé en 2012 suite à une convention entre les deux pays. Ainsi, tout frontalier ayant commencé leur activité professionnelle au Royaume à compter du 1er janvier 2012 paie ses impôts en Belgique. Ce qui pour autant, n’exclue pas le travailleur de déclarer ses revenus en France de façon annuelle.

Belgique : qu’est ce qui attire les travailleurs frontaliers ?

Un marché de l’emploi dynamique

Historiquement, le taux de chômage belge est inférieur au taux français. Début 2020, le Royaume affichait 5,2% et la France 8,1%. Des indicateurs montrant le dynamisme du marché de l’emploi, bien que la situation sanitaire a revu ces chiffres à la hausse. En effet, au troisième trimestre 2020, les deux pays comptabilisent un taux de chômage :

  • De 8,6% pour la Belgique, qui était sur une tendance baissière en mars et en avril. À partir du mois de mai 2020, les taux de chômage ont augmenté dans les trois régions.
  • De 9% pour la France, qui affichait un taux de 7,1% au second trimestre 2020.

La pandémie impacte également les intentions de recrutement, avec une baisse de -7% en Flandre. Pour autant, la Wallonie, région privilégiée par les travailleurs frontaliers, prévoit une croissance de +3% en termes de recrutement. Les secteurs qui annoncent des chiffres positifs en matière d’emploi sont ceux de la construction, du transport et de la logistique. Les industries agroalimentaires, les activités du paramédical, de la distribution et des transports aériens ne sont pas en reste.

Comparée à ses voisins européens, la Belgique se montre plus confiante quant à la reprise des recrutements sur son territoire !

Des salaires plus attractifs

Le salaire moyen belge serait en moyenne supérieur de 14% par rapport au salaire français. À noter cependant que chaque branche professionnelle dispose de son salaire minimal, cela dépend donc de la convention collective à laquelle votre entreprise est rattachée.

Si les salaires sont plus élevés, il est bon de noter que le taux d’imposition est supérieur au taux français. D’autres critères sont également moins favorables, tels que le temps de travail (38h), les congés payés (20 jours) ainsi que l’âge légal de départ à la retraite (65 ans).

Le guide à lire : Droit du travail belge : démission, préavis et chômage, quelles sont les règles pour les frontaliers ?